LXIXÀ moins de passer pour un Huron, Maurice ne pouvait se dispenser d’assister au dîner de Leyen ; cependant, dans la poignée de main que se donnèrent les deux amants d’Hélène, il n’y eut pas plus de franchise d’un côté que de l’autre. Sans Leyen, la beauté d’Hélène eût été pure et sans tache. Tout le monde évitait de parler d’Hélène par égard pour Leyen, qui, dans cette occasion, avait joué un rôle sacrifié, un rôle de tuteur ou de mari trompé. Mais quand le vin eût un peu échauffé les têtes, Leyen, qui jusque-là avait fait bonne contenance, poussa l’indifférence jusqu’à la fanfaronnade. – Messieurs, dit-il, ce vin ne vous ferait-il pas à tous oublier une infidèle, fût-elle aussi belle qu’Hélène. – Le vin est bon, dit Fischerwald, et Hélène est belle. Maurice se sentit rougir : le c