LXIV Le comte Leyen à HélèneSi je ne vous ai pas répondu de suite, c’est que je voulais laisser passer le mouvement de mauvaise humeur que m’a donné votre lettre. Vous êtes bien folle et bien imprudente, d’abandonner ainsi une position certaine et une fortune assurée, pour un amour dont je n’ose augurer la durée à un mois, dans la crainte d’être trop généreux. J’ai vraiment pitié de vous et de votre crédulité pour les promesses de quelque jeune homme qui, faute d’argent, vous paie en belles paroles, qui ne seront pas réalisées. D’abord, je voulais vous laisser en souvenir de mon amour la maison que vous habitez, mais, malheureusement, j’ai confié notre situation réciproque à quelques amis, et ils m’ont ri au nez quand je leur ai confessé ce projet ; je ne le crois pas plus mauvais néan