LXXIIIT’abandonner ! mon Dieu ! sans toi que deviendrai-je ? n’es-tu pas l’âme de ma vie ? – CAMILLE S***. – C’est horrible, dit Maurice. – Oui, répondit Hélène, c’est horrible, ce mélange d’amour et de haine, de bonheur ineffable et de désespoir profond, que me jette au cœur chaque mouvement que fait dans mon sein un enfant… Ton enfant, peut-être, ton amour et le mien confondus en un seul être, nos âmes à tous deux réunies dans un seul corps, le fruit de nos baisers, où nos vies sur nos lèvres se touchent et se confondent. Il me semble te sentir en moi, et ne plus former avec toi qu’une seule créature. Mais je n’ose l’aimer cet enfant, peut-être l’enfant du comte Leyen, la honte, l’opprobre que je porte dans mon sein, que je nourris de mon sang et de ma vie. Honte et opprobre, non