XVIII Sombrailles Le premier hiver se passa assez paisiblement. Je retournais au couvent aussi souvent que j’en avais le désir, et même j’allais chanter avec les élèves aux jours de grandes fêtes. Mme Sainte-Hélène me recevait avec toute la bonté imaginable, sans pourtant m’attirer ; elle écoutait avec intérêt toutes mes confidences, sans les provoquer. Elle cherchait à me déprendre de ces épanchements multipliés et encore un peu enfantins ; mais moi, j’avais besoin de lui tout dire, et je sentais bien qu’elle seule aurait en toute circonstance ma pensée entière. Que ces entretiens étaient doux, et que je me plaisais à revoir le lieu où j’avais grandi, dans le calme et l’étude. Les Ménilda m’attirèrent avec l’empressement le plus aimable ; toutefois la sagesse de mon tuteur fut une digu