XVI La famille de Saint-Elme. – Éva Nos idées dépendent, en partie, du lieu et de l’entourage. J’éprouvai, en arrivant chez mon tuteur, un sentiment de curiosité. Je désirais connaître le monde, et d’abord un intérieur de famille ; or nul autre ne pouvait m’offrir un meilleur tableau de la paix et d’une vie facile et heureuse. Je fus vraiment touchée de la manière dont on me reçut. M. de Saint-Elme, fatigué par une vieillesse prématurée, me témoigna un intérêt véritable, et comme nos précédents rapports m’avaient déjà familiarisée avec lui, je me sentis à l’aise sous son toit. Mme de Saint-Elme, beaucoup moins âgée que son mari, était la bonté même. Elle avait encore dans l’esprit tout l’entrain que peut désirer la jeunesse, et dans le caractère cette gaieté française à laquelle j’étais