XIV Les lettres de ma mère « Mon père, Vous êtes la bonté même ; je vous ai méconnu, je vous en demande pardon. Maintenant, mère, veuve et malade, je sais tout, et la triste lumière qui m’éclaire me ramène à vous. Il n’est pas en notre pouvoir de ressaisir le passé, et je n’ai pas d’avenir ! Voilà pourquoi je ne puis réparer l’impardonnable oubli dans lequel je vous ai laissé, depuis mon mariage. Croyez cependant que cet oubli a été beaucoup plus apparent que réel. J’ai toujours conservé de vous un souvenir grave, que le temps et l’absence ont fortifié ; vous me représentez la sagesse, et j’ai en vous seul une confiance absolue. On vous a dit peut-être que mon mariage n’a pas été heureux ? N’en veuillez pas à mon pauvre Fernand. Il avait le cœur droit, sincère ; et vraiment l’exaltati