XI La vierge du grand cloître Au fond de notre cœur se forment des images que le temps n’efface pas. Autour du préau silencieux et ombragé, point central du monastère, règnent, comme vous le savez, quatre longs cloîtres à ogives ; l’architecture en est sévère. De hautes fenêtres cintrées se répètent à égale distance, ne s’ouvrant jamais, et laissant courir comme au hasard une vigne généreuse qui s’appuie sur les vitres en losanges. Le soir, quand la lune éclaire le préau, les ombres des feuilles de vigne se jouent sur les dalles des cloîtres, et rien n’est beau comme ces ogives, ces ombres, ces lueurs et ce silence ; je dis beau sous le regard observateur des âmes qui ont le sens religieux et poétique. Dans les cloîtres, il était défendu de courir, de chanter, même de parler haut. C’ét