VIII Angèle se sauva dans sa chambre avec son bouquet, et peu après sa mère vint l’y rejoindre, toute déconfite. – Patienter ! grommelait-elle, M. La Genevraie en parle bien à son aise. Nous n’avons pas le temps d’attendre ! Ton père a perdu sa place, nous écornons notre capital, et il ne nous restera plus bientôt que les yeux pour pleurer. – Ah ! dit Angèle en trempant le bouquet dans l’eau fraîche d’un grand vase, si papa n’était pas buté contre le théâtre ! – Hein ! s’écria Mme Sénéchal en saisissant vivement le bras de sa fille, tu y penses donc, toi aussi ? Ah ! dame, avec ton talent tu y ramasserais de grosses sommes, et puis toutes ces grandes comédiennes finissent par faire de beaux mariages, et toi tu es assez belle pour gagner le cœur d’un fils de roi. La bonne dame n’était j