LA CHASSE AUX OMBRES

921 Words
Troisième ÉPISODE Amara retint son souffle alors que la porte de la bibliothèque continuait de s’ouvrir lentement, son grincement résonnant comme un cri dans le silence de la maison. Une ombre se dessina dans l’embrasure, indistincte mais menaçante. Elle recula instinctivement, son dos heurtant une étagère, faisant tomber un livre dans un bruit sourd. — « Qui est là ? » demanda une voix grave, un murmure à la fois distant et intimidant. Amara sentit son cœur s'emballer. Elle se glissa rapidement derrière une grande armoire de bois massif, espérant que la pénombre de la pièce suffirait à la cacher. À travers un interstice, elle aperçut une silhouette entrée, une lampe à la main. L’homme était grand, vêtu d’un long manteau noir qui semblait absorber la lumière. Ses pas résonnaient lourdement sur le parquet. Il s’arrêta devant la table sur laquelle le carnet était posé. — « Il n’aurait jamais dû rester là… » murmura-t-il pour lui-même, refermant le carnet d’un geste brusque avant de le glisser sous son manteau. Amara se mordit la lèvre pour étouffer un gémissement. Ce carnet contenait des réponses, elle en était sûre. Pourquoi cet homme s’y intéressait-il autant? Et que voulait dire cette phrase étrange qu’elle avait lue? L’homme resta un moment immobile, ses yeux scrutant les recoins sombres de la bibliothèque, comme s’il sentait une présence. Puis, il se détourna et quitta la pièce, refermant la porte derrière lui. Amara attendit plusieurs minutes avant d’oser bouger. Ses jambes tremblaient alors qu’elle sortait de sa cachette. Elle savait qu’elle ne pouvait plus rester passive. Quelque chose de bien plus sombre se tramait dans cette maison, et elle ne pouvait pas l’ignorer. Quelques heures plus tard, Amara était de retour dans sa chambre, mais le sommeil lui était impossible. Ses pensées tourbillonnaient, mêlant les mots qu’elle avait lus, les murmures entendus et l’image du carnet disparu. Elle se leva, jetant un regard inquiet vers la porte. Tout était silencieux, mais ce silence était presque trop parfait. Elle décida de retourner à la bibliothèque, espérant trouver d’autres indices. Dans le couloir, l’obscurité semblait plus oppressante que d’habitude. Chaque planche sous ses pieds produisait un léger craquement, et les ombres des rideaux flottant au vent jouaient avec son imagination. Quand elle atteignit enfin la bibliothèque, elle poussa doucement la porte, retenant son souffle. Tout était exactement comme avant, à l’exception du carnet qui avait disparu. Elle inspecta chaque recoin, mais il n’y avait rien. Frustrée, elle s’appuya contre une étagère, laissant échapper un soupir. C’est alors qu’elle remarqua un autre livre, légèrement décalé par rapport aux autres. Elle le tira, et un déclic retentit. Un pan de l’étagère s’ouvrit lentement, révélant un passage secret. Amara hésita, mais l’adrénaline prit le dessus. Elle s’engouffra dans le passage, descendant un escalier étroit et sinueux. L’air devenait plus frais à chaque marche, chargé d’une odeur de moisi et de terre. En bas, elle déboucha dans une petite pièce voûtée, éclairée par une lumière vacillante. Une table était posée au centre, couverte de documents, de cartes et de vieilles photographies. Elle s’approcha, fascinée. Les photographies montraient des visages qui lui étaient inconnus, mais une d’entre elles attira son attention. C’était une photo de Mme Delacroix, plus jeune, entourée de deux hommes. Elle retourna la photo et lut une date griffonnée au dos : 12 juin 1985. — « Mais qu’est-ce que cela veut dire ? » murmura-t-elle pour elle-même. Alors qu’elle feuilletait les documents, elle tomba sur une lettre dont les mots semblaient lui sauter aux yeux : "Le secret doit être gardé à tout prix. Personne ne doit découvrir ce qui s’est réellement passé." Amara sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Elle remit la lettre en place, mais un bruit venant de l’escalier la fit sursauter. Des pas descendaient lentement, mais sûrement. Elle chercha désespérément un endroit où se cacher, mais la pièce était presque vide. Seule une armoire en bois semblait offrir une cachette temporaire. Elle s’y réfugia, refermant la porte juste à temps. À travers une petite fente, elle vit l’homme au manteau noir entrer. Il scrutait la pièce, une lampe à la main. — « Je sais que tu es là… » dit-il d’une voix basse et menaçante. Amara retint son souffle, son cœur battant si fort qu’elle craignait qu’il ne l’entende. L’homme fouilla la pièce, ses mouvements méthodiques et précis. Il ouvrit des tiroirs, fouilla sous la table, mais ne sembla pas penser à vérifier l’armoire. Après quelques minutes qui semblèrent durer une éternité, il quitta la pièce, emportant avec lui plusieurs documents. Amara resta immobile, pétrifiée, jusqu’à ce que le silence retombe. Elle ouvrit lentement la porte de l’armoire, son souffle toujours saccadé. Elle savait maintenant qu’elle avait découvert quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir. Mais la question était : que faire de cette information ? Elle remonta l’escalier aussi silencieusement que possible, regagnant sa chambre sans être vue. Alors qu’elle refermait la porte derrière elle, elle remarqua quelque chose d’inhabituel sur son lit. Une enveloppe noire y était posée. Elle l’ouvrit, les mains tremblantes. À l’intérieur, une note griffonnée d’une écriture hâtive : "Le silence est une arme. Utilise-la, ou prépare-toi à en payer le prix." Amara sentit ses jambes fléchir sous elle. Qui avait laissé cette note dans sa chambre ? Était-elle surveillée à chaque instant ? Elle s’assit sur le bord de son lit, le regard perdu dans le vide. Elle savait qu’elle était maintenant impliquée dans quelque chose de bien plus grand qu’elle ne l’avait imaginé. Le suspense devenait insoutenable.
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