Lettre XIParis, 27 juin, II. Je passe assez souvent deux heures à la bibliothèque : non pas précisément pour m’instruire, ce désir-là se refroidit sensiblement ; mais parce que ne sachant trop avec quoi remplir ces heures qui pourtant coulent irréparables, je les trouve moins pénibles quand je les emploie au dehors, que s’il faut les consumer chez moi. Des occupations un peu commandées me conviennent dans mon découragement : trop de liberté me laisserait dans l’indolence. J’ai plus de tranquillité entre des gens silencieux comme moi, que seul au milieu d’une population tumultueuse. J’aime ces longues salles, les unes solitaires, les autres remplies de gens attentifs, antique et froid dépôt des efforts et de toutes les vanités humaines. Quand je lis Bougainville, Chardin, Laloubère, je me