Lettre XParis, 20 juin, seconde année. Rien ne se termine : les misérables affaires qui me retiennent ici se prolongent chaque jour ; et plus je m’irrite de ces retards, plus leur terme devient incertain. Les faiseurs d’affaires pressent les choses avec le sang froid de gens à qui leur durée est habituelle, et qui d’ailleurs se plaisent dans cette marche lente et embarrassée digne de leur âme astucieuse, et si commode pour leurs ruses cachées. J’aurais plus de mal à vous en dire s’ils m’en faisaient moins : au reste vous savez mon opinion constante sur ce métier que j’ai toujours regardé comme le plus plat et le plus funeste. Un homme de loi me promène de difficultés en difficultés : croyant que je dois être intéressé et sans droiture, il marchande pour sa partie ; il pense, en m’excédant