XVIIIRemontés à cheval à huit heures, nous nous engageons dans des montagnes qui, tout de suite, changent d’aspect, deviennent très africaines cette fois, tourmentées, déchiquetées, avec des tons ardents, des jaunes d’ocre, des bruns dorés, des bruns rouges. De grandes landes, chaudes et désertes, défilent lentement, tapissées de jujubiers épineux, de broussailles maigres. Et de loin en loin, au fond des étendues dévorées de lumière, nous apercevons des douars de Bédouins nomades, cercles de tentes brunes, avec des troupeaux au milieu ; sur des hauteurs solitaires que chauffe un accablant soleil, ces petites villes sauvages dessinent des ronds parfaits, semblent dans le lointain des cernes, des taches d’un brun presque noir. Et l’air surchauffé tremblote partout, miroite comme une eau dont