XIIMardi 9 avril. Grande pluie et grand vent toute la nuit. Plus rien de sec sous nos tentes. Une fois de plus, le réveil sonne sous un ciel noir. Nous montons à cheval tout de même, pour franchir coûte que coûte cette rivière et continuer notre voyage. Avec toute notre escorte, cette fois, avec toute notre suite de chameaux et de mules, il nous faut retraverser Czar, entrer par les mêmes vieilles portes festonnées, enfiler toutes les petites rues en souricière sombre, et patauger dans les mêmes ruisseaux, les mêmes boues, les mêmes ordures. De l’autre côté de la ville, à la porte de sortie, une vieille femme, qui pense que nous ne comprendrons pas, fait semblant d’être une mendiante en prière pour notre bon voyage, et, tout en tendant la main pour recevoir des aumônes, nous chante : «