XIIIMercredi 10 avril. Des cris me réveillent ; des cris affreux, tout près de moi ; des espèces de gargouillements immondes qui semblent sortir de quelque monstrueux gosier suffoquant de fureur. Il fait déjà jour, hélas ! et bientôt va sonner la trompette, car toutes les arabesques noires qui décorent l’extérieur de ma maison se dessinent par transparence sur la toile tendue, tout infiltrée de lumière d’or. Et même ces rayons de soleil levant découpent sur ma muraille, en ombre chinoise, la forme de la bête qui pousse ces vilains cris ; un cou très long, très long, qui se tord comme une chenille, et, à l’extrémité, une petite tête déprimée à lèvres pendantes : un chameau ! Je l’avais d’ailleurs reconnu tout de suite à son horrible voix. Un imbécile de chameau, rétif ou en détresse… J’ob