XDimanche 7 avril. Ayant franchi, sous un ciel toujours bas et noir, les premières montagnes d’alentour, veloutées de fougères, nous retombons dans d’infinies solitudes toutes blanches d’asphodèles en fleur. Çà et là, un grand glaïeul rouge, ou une touffe d’iris violets, jettent leurs belles teintes fraîches au milieu des blancheurs monotones de ce parterre. Et c’est ainsi à perte de vue. De temps à autre, des cigognes passent, d’un vol lent, fouettant l’air de leurs grandes ailes mi-parties blanches et noires ; – ou bien des corbeaux, des aigles. Toujours la pluie, et personne en vue, ce matin, ni un groupe de laboureurs, ni une file d’ânons, ni une caravane. Une maman chameau, qui est seule avec son fils au bord du sentier perdu, s’approche avec intérêt pour nous regarder défiler. S