Anna
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit et je suis ravi que l’on soit un jour sans école. Toute la nuit, j’ai eu l’impression que l’on m’épiait. Et à force de voir ses loups sauvages, j’en ai rêvé. J’ai rêvé que l’un d’eux venait jusqu’à la maison et entré de force. Dans mon rêve, la bête me sauta dessus et au lieu de me dévorer, elle me lécha le visage… Puis la bête laissant sa place au corps d’un homme dont je ne pouvais distinguer le visage. Celui-ci ne me relâcha pas pour autant et poursuivit ce qu’avait commencé la bête. M’embrassant passionnément, me caressant. De ses grandes mains, il déchira ma robe de nuit et fit courir sa langue sur ma peau nue et tremblante, glissant jusqu’à mon entre-jambe, qu’il dévore sans aucune hésitation. Je me suis réveillé en sueur et tout essoufflé, comme si tout ceci mettait réellement arrivé. Mes mains parcourent mon corps à la recherche d’une trace ou même d’un bout de tissu déchiré. Mais rien. Si ce n’est qu’une sensation d’excitation au niveau de mon intimité. Comment je peux être excité à l’idée qu’un homme pénètre dans ma maison et me v***e. Et cet homme, qui peut-il représenter ? Tout ce si me perturbe et je mets ça sur le compte de ma première semaine ici dans ce nouvel environnement. Je finis par me lever et par faire ma toilette, avant de me préparer à nettoyer davantage cette maison et sa cour. Il est temps que je prenne de bonnes habitudes…
_ Bonjour beauté, tu as bien dormi.…
Le cheval ne me répond pas évidemment, mais parler, me fait du bien. Je n’ai pas vraiment l’habitude de faire ce genre de rêve, et je me demande ce qui a bien pu provoquer ça en moi. La journée, je prépare mes cours pour lundi et demain, j’irai à l’église… J’espère rencontrer les parents de mes élèves et de faire plus ample connaissance avec eux… Et surtout, je veux oublier ce rêve peu chrétien que j’ai fait cette nuit. Dieu, essayerait-il de me mettre à l’épreuve ? Je passe le reste de la journée à tout faire sauf à penser à ça. Mais à la tombée de la nuit, quand j’entends les hurlements des loups envahir le silence. Je pars regarder à nouveau par la fenêtre, entrapercevant ce même loup en haut de la colline. Enfin, il me semble que c’est le même… Je referme très vite le loqué et par me coucher…
" Alors que je m’allonge dans mon lit, j’entends le bruit distinguer de pattes que l’on frotte contre le bois. Puis la porte s’ouvre et laisse place à un grand loup gris, aux yeux brillants… Celui-ci avance lentement vers moi et pose ses deux pattes à l’extrémité de mon lit. Ma respiration devient rapide au fur et à mesure qu’il s’approche de moi. Alors que je tente de m’extraire du lit, l’animal attrape de sa gueule ma robe de nuit et la déchire de ses crocs tranchants. Mon cœur bat si vite que je pourrais croire qu’il va exploser. Le loup s’avance un peu plus, me surplombant de toute sa hauteur et en un clignement d’œil, l’homme a pris la place du loup… Il ne cesse de sourire, alors que ses mains glissent le long de mes jambes remontent jusqu’à cette zone sensible… Là encore, il me sourit et pose ses lèvres entre mes cuisses. M’embrassent et me faisant perdre pied… L’homme remonte davantage au-dessus de moi, et bien qu’il soit aussi proche de moi, je ne peux toujours pas voir son visage. Mais je peux clairement sentir son désir s'appuyer contre mon intimité…
_ Qui êtes-vous ?
_… Je suis celui qui te fera connaître le plaisir absolu… Dit-il de sa voix grave.
_ Je vous en prie, ne me faites pas de mal…
_ Qui t’a dit que je voulais te faire du mal… Au contraire, je veux te donner ce que tu désires et que tu n’oses pas t’avouer…
_ Non… S’il vous plaît…
L’homme écrase ses lèvres contre les miennes me réduisant au silence et me pénétra d’un seul coup… Un cri sorti de ma bouche et l’homme en profita pour y glisser sa langue, caressant la mienne…
_ S’il vous plaît…
Je ne sais pas si je lui demande d'arrêter ou de continuer, mais… Dans les deux cas. Je finis par me réveiller dans mon lit tout aussi en âge et excité que dans mon rêve… "
Le chant du coq me réveille et je ne sais pas si je suis frustré d’avoir fait un rêve aussi… Chaud, ou d’avoir été réveillé avant la fin de mon rêve…
_ Méchant coq !
Je me lève donc frustré et de mauvaise humeur pour aller à l’église. Entre les loups qui rôdent autour de chez moi et le coq qui me réveille de bonne heure, mes nuits sont courtes…
Quand j’entre dans l’église tous les regards se tournent vers moi. Le pasteur me présente à eux et durant l’office, je sens les regards ce poser sur moi. Après le service, je discute avec plusieurs parents de mes élèves, tous me remercient d’avoir accepté de venir ici. Et je commence à me dire que je vais être bien ici…
_ Alors Mademoiselle Myladren. Comment c’est passer cette première semaine ?
_ Milysente. Bien mon révérend, les enfants sont très gentils et attentifs à ce que j’ai à leur apprendre.
_ Aucun problème au domaine ?
_ Non, si ce n'est les loups qui rôdent autour de la maison la nuit. Ne pouvons-nous rien faire pour les éloigner ?
_ Eu… Je crains que non.
_ Cela me fait penser, que je n’ai pas eu le plaisir de rencontrer la mère de Timothée.
_ Elle ne vient pas à l’office, pas plus que les autres membres de sa famille.
_ Ils ne sont pas chrétiens ?
_ Oh, si… Je suppose qu’il préfère prient chez eux…
_ C’est bien dommage, j’avais espéré pouvoir lui parler de Timothée.
_ Un problème avec le petit ?
_ Non, non. Il travaille très bien et a de bons résultats, mais il ne participe à rien.
_ Oui… Il lui faut peut-être le temps de s’habituer.
Mikaël
Putain de m***e, ça fait une semaine que je ne dors presque plus ! Et en plus des chasseurs, on crut pouvoir braconner sur mes terres. Ça ne va pas se passer comme ça !
_ Mike, on a trouvé ça… Me dit l’un de mes hommes…
_ Retrouve la trace de celui qui l’a perdu et fais-lui voir ce que l’on fait au braconnier !
Je regarde Owen, mon bêta rejoindre les autres et leur expliquait ce que j’attends d’eux et retourne vers les écuries. Je vérifie un à un les boxes. Puis je retourne vers chez moi. Je me fige en voyant une carriole que je reconnais que trop bien. Qu’est-ce qu’elle fout ici celle-là ! Je m’avance vers la maison et entre en claquant la porte. Ma sœur ne bronche pas, elle a dû m’entendre venir. Mais la fille fait un bon, que s'en est presque hilarant... Je reste droit comme un I et attends qu’elle explique la présence de cette étrangère dans MA cuisine. Christine lève les yeux au ciel et ramasse la part de gâteau qui était tombé par terre…
_ Mike, tu pourrais éviter de claquer la porte, s’il te plaît.
_ Qu’est-ce qu'elle fou là !
_ Elle est venue me parlait de Tim.
_… Ah bon, et qu'est-ce qu'elle a dire sur Tim.
_ Monsieur Miller, je…
_ Mickaël, il s’agit de MON fils, alors s’il te plaît. Ne t’en mêle pas.
_ Pff…
Je la fixe alors qu’elle s’obstine à éviter mon regard. Et me dirige vers le salon où j’aurai le plaisir d’entendre toute la conversation…
_ Excusé mon imbécile de frère ! Il fait son chef, mais il n’est pas méchant.
_ Votre frère ??? Ce n’est pas lui le père de Timothée.
_ Ahah, non. Mike et mon frère… Qui vous a dit qu’il était son père ?
_ Oh, eu… Eh bien, l'autre jour, il l’a déposé à l’école et quand il est venue le chercher, il n’a pas démenti quand j’ai dit qu’il pourrait davantage penser à lui…
_ C’est tout Mike. Non, Tim n’a plus de père…
_ Oh, je suis désolé pour vous.
_ Ce n’est rien… J’ai le soutien de ma famille et c’est tout ce qui m’importe. Donc, vous disiez que Tim ne participait pas en cours ?
_ Oui, je vous rassure, votre fils est un excellent élève. Jusqu’ici, il a eu de bons résultats aux exercices que je leur ai donnés.
_ Je parlerais à Tim. Merci d’être venue.
_ Mais de rien, j’espère avoir à nouveau le plaisir de parler avec vous.
_ Voulez-vous rester pour dîner ?
_ Je vous remercie pour l’invitation, mais je préfère rentrer temps qu’il fait jour. Je ne voudrais pas tomber sur ses loups en repartant…
« Si tu savais. T’es en plein milieu d’eux. Me dis-je. »
Elle se lève et ma sœur en fait autant. Je ne peux pas m’empêcher de les rejoindre et de m’appuyer contre la poutre.
_ Si vous craigniez l’obscurité, Mike se ferait un plaisir de vous raccompagner.
« Ça ne va pas la tête ! Hors de question ! Lui dis-je par la pensée. »
_ C’est gentil, mais non. Merci.
_ Une autre fois dans ce cas. Mike ! Pousse-toi. Dit-elle en me fixant de ses yeux de petite sœur ennuyeuse.
Je me redresse et fixe cette petite créature qui me fait face… Durant quelques secondes, je perds le contrôle de mon corps et mon loup en profite pour lui faire relever la tête. Il sait mieux que moi qui elle est…
_ Au revoir, Mademoiselle l'Institutrice. Lui dis-je alors que je plonge mon regard dans ses yeux marron…
Elle ne me quitte pas des yeux et je peux voir du coin de l’œil sa langue humectée des lèvres… Un sourire apparaît sur mes lèvres, c’est si simple…
_ MIKE !! Arrête ton cirque !! Crie ma charmante petite sœur, brisant la bulle qui venait de se créer entre nous.
_ Au… Au revoir, monsieur Miller…
Elle se recule vers ma sœur et je daigne me reculer... J’ai à peine tourné le dos, qu’elle sort de la maison presque en courent. Saleté de Loup ! Sur ce coup-là, il m’a eu. Quand ma sœur revient, elle me regarde méchamment…
_ Nan, mais… ça ne va pas la tête, c’était quoi ce petit numéro !
_ ……
_ Tu as laissé le contrôle à ton loup devant une humaine ! Tu veux notre mort ou quoi ?
_ C’est lui, il voulait voir ses yeux !
_ Pourquoi ? Peu importe, ne fait plus ça ! La pauvre doit se demander si tu n’es pas bipolaire !
_… Je vais me coucher.
_ Mais, tu ne manges pas ?
_ Non, je n'ai pas faim…
_ Grrr, fais ce que tu veux !!
Je m’éloigne et monte dans ma chambre, mais au lieu d’aller coucher. J’ouvre ma fenêtre et saute. Me changent en loup quelques secondes plus tard. À peine mes pattes frôlent-elles le sol que je me mets à courir pour la rejoindre. Elle ne doit pas être loin…