NICKY
Je me réveille ce matin encore plus anxieuse que la veille. Cette lettre... Je n'ai pas arrêté d'y penser.
J'essaye de me convaincre qu'elle ne m'était pas destinée mais serait-ce possible une telle coïncidence ?
Je ne sais pas qui essaye de me faire peur ni si c'est en rapport avec le procès de ce jour mais ce que je sais c'est que je compte y aller.
Je n'ai pas parlé de la lettre aux filles pour ne pas les inquiéter. Alors, après notre routine appel du matin, je vais rapidement m'apprêter. Je ne dois pas être en retard.
(...)
Le procès se passe bien dans l'ensemble même si je dois avouer que j'étais au bord des larmes après les différents témoignages.
Pour moi, il n'y aucun doute, cet homme est coupable.
Le procès tire à sa fin, il est temps pour les membres du jury de se retirer afin de se concerter et donner un verdict.
Nous nous retrouvons dans une salle à donner chacun son point de vue moi je me disais que le vote serait unanime car cela saute aux yeux que cet homme est coupable mais contre toute attente les points de vue sont à égalité. Les uns sont pour l'inculper et les autres pour le disculper.
Alors, tout le monde se tourne vers moi pour recueillir mon avis.
Je les regarde sans trop savoir quoi répondre pas que je n'aie pas ma réponse en tête mais je suis un peu perturbée et je repense à cette fameuse lettre.
Et si c'était cet homme qui me mettait en garde ? Si c'est le cas, alors je crois qu'il mérite encore plus d'être derrière les barreaux.
Cette histoire m'a particulièrement touché car on parle ici de meurtre qui plus est d'une petite fille. Il ne s'agit plus ici d'argent mais de rendre justice.
C'est donc sans hésitation que je leur réponds.
Moi : pour moi, il est coupable !
Je crois que la décision est tranchée.
Nous retournons en salle et faisons part de notre décision au juge qui ne tarde pas à inculper cet homme pour meurtre et plusieurs autres chefs d'accusation qui lui sont reprochés.
Moi j'ai fait mon devoir de citoyenne même si j'ai été récompensée au passage... Je peux à présent retourner à mon ancienne vie.
Après le tribunal je vais directement au commissariat leur faire part de la situation et ils me rassurent qu'il ne me sera fait aucun mal.
C'est donc le cœur plus léger que je retourne à la maison.
(...)
Finalement je me dis que j'avais vraiment tort de m'inquiéter car je n'ai pas reçu d'autres lettres ni d'autres menaces. Je me dis que peut-être cette lettre ne venait pas vraiment de cet homme.
Voilà maintenant plus d'une semaine que je suis de retour à ma vie plus déprimée que jamais. L'argent que j'ai gagné pour ce procès m'a bien aidé à régler certaines factures mais je serai bientôt à cours donc je ne sais pas trop comment je vais faire plus tard.
Les filles ont insisté pour qu'on sorte ce soir histoire de me changer les idées mais je ne suis pas trop partante pour cela ; en fait mon esprit est ailleurs. Il me faut à tout prix trouver un travail.
Je crois que je vais même devoir recommencer avec mes petits boulots de serveuse et autre au moins pour tenir jusqu'à ce que cette poisse que je traîne avec moi disparaisse pour de bon.
Les filles insistent tellement que je finis pas céder mais en me promettant que ce serait la dernière fois avant longtemps encore.
Je suis venue ici pour un but et pour le moment j'ai l'impression de m'être égarée en chemin. Donc il est temps que je retrouve mon chemin.
(...)
Finalement je me réveille près de ce corps sans vie et me voici embarquée par la police comme une vulgaire criminelle alors que je n'ai même pas de souvenir de la veille.
Tous les regards sont braqués sur moi et voici que la presse tel un vautour est déjà présente. Je prie que mes parents ne tombent pas sur cela mais les chances pour sont minimes. J'ai honte, tellement honte que je n'arrive même pas à lever le regard mais surtout, je suis dépassée.
Comment est-ce possible ? Je n'ai toujours pas de souvenir de ce qui s'est passé hier soir. Je me souviens juste que je causais avec ce type près du bar mais pour la suite c'est le trou noir. J'ai dû abuser de l'alcool pourtant je supporte plutôt bien d'habitude.
Je suis dans un pétrin pas possible mais une question me tourmente énormément : aurais-je vraiment tué cet homme?
Suis-je capable de commettre une telle chose?
Durant tout le trajet de l'hôtel jusqu'au commissariat, je n'arrête pas de me poser des questions sur ce qui a bien pu se passer.
Nous arrivons enfin au commissariat et je suis immédiatement conduite en salle d'interrogatoire.
Moi : je n'ai pas droit à un appel ?
Inspecteur : si, mais à quoi cela vous servirait ? Le plus important actuellement pour vous, c'est que vous nous racontiez ce qui s'est passé.
Moi : je vous jure que je n'ai rien fait.
Lui : racontez-nous donc ce qui s'est passé et comment vous vous êtes retrouvée dans cette chambre avec cet homme.
Moi : je ne m'en souviens pas... Je crois que c'était la première fois que je voye cet homme ce matin.
Lui : vous dîtes ne pas vous souvenir de ce qui s'est passé alors comment pouvez-vous être sûre de ne pas avoir tué cet homme alors que toutes les preuves semblent converger vers vous. J'attends encore les résultats de la criminelle mais sachez que vous êtes mal parties.
Moi : Appelez mes amies Mia et Sydney, elles vous diront que j'étais avec elles hier soir.
Lui : ok, je vais donc faire ça... En attendant, vous, réfléchissez bien à ce que vous allez désormais sortir de votre bouche. Votre avenir en dépendra mais je vous conseille de tout nous dire.
Il s'en va alors que je reste là a me remuer le cerveau mais toujours rien.
Décidément ma vie n'est qu'un enchaînement de malheur.
Moi qui pensais encore hier matin que ma vie était de la m***e, que dirais-je donc de cette situation ? J'aimerais tellement revenir en arrière.
Voilà que maintenant je suis accusée d'un crime que je n'ai pas commis...
L'inspecteur revient une heure plus tard... L'attente a été longue.
Lui : nous n'avons pas eu besoin d'appeler vos amies car elles étaient déjà là. Il faut croire que les nouvelles vont vite. Bref je suis désolée mais vos amies ne pourront rien pour vous. Elles ont effectivement dit que vous étiez ensemble hier soir mais qu'ensuite vous êtes partie avec un certain Damien avec qui vous étiez sensé passer la soirée. Nous leur avons montré la photo du défunt mais elles disent qu'il ne s'agit pas de la même personne.
Moi : vous voyez bien qu'on m'a tendu un piège. Monsieur, je sais que c'est difficile à croire mais je suis innocente.
Lui : j'aimerais vraiment vous croire mais c'est difficile car vos empreinte ont été retrouvées dans toute la chambre ainsi que sur l'arme du crime et puis il y a le témoignage d'une femme. C'était votre voisine de chambre. C'est elle qui nous a appelés.
Je reste complètement dépassée par la situation. Je ne sais plus quoi dire.
Il fait appel à la dame en question et je ne sais pas pourquoi mais son visage me dit quelque chose.
L'inspecteur : madame Jims vous dîtes que c'est cette femme que vous avez vu entrer aux bras de la victime?
Elle (avec conviction) : oui monsieur elle porte encore les mêmes habits. Je l'ai vu entrer avec le monsieur aux environs de 5h du matin et une heure plus tard, j'ai entendu une forte dispute dans la chambre donc j'ai appelé la police qui n'a pas tardé à arriver.
Lui : merci madame Jims vous pouvez disposer à présent. Nous ferons de nouveau appel à vous si le besoin se fait ressentir.
Elle : je reste à votre entière disposition.
L'inspecteur se tourne de nouveau vers moi alors que moi mon attention est ailleurs… D'où est-ce que je connais cette femme ?
Ça y est ! Je me souviens à présent, elle faisait partie du jury comme moi et je me rappelle qu'elle était parmi ceux qui voulaient qu'on relâche ce meurtrier.
Est-ce une simple coïncidence?