Le prix de la justice: tome 1

NICKY J'entre dans la boite et mon regard se tourne vers le bar. À coup sûr, elles y sont: mes meilleures amies Sydney et Mia. Sydney me fait un signe de la main et je ne tarde pas à les rejoindre. Moi : genre, vous ne pouvez pas changer pour une fois? Mia : on ne change pas l'équipe qui gagne askip! Sydney : voilà qui est bien dit... En plus y a pas meilleur endroit pour trouver un mec avec qui passer la soirée. Moi : peut-être mais ce soir, je ne suis pas trop d'humeur pour toutes ces choses. Mia : ça fait un moment que tu n'es plus d'humeur pour quoi que ce soit de toutes les façons. Moi : oui parce qu'il faut bien que je pense à ma vie. Sydney : t'amuser un peu de temps à autre ne t'empêche pas de penser à ta vie. Moi : en fait si... D'ailleurs je crois que depuis que je suis dans cette ville, je ne fais que ça... M'amuser ! Il faut que je me reprenne en main. Vous, vous avez un travail, vous n'avez pas de problèmes pour le loyer alors que ce n'est pas mon cas. Sydney : pour le loyer tu sais bien que je t'ai proposé de venir t'installer avec moi mais t'as dit non. Moi : m'installer chez toi c'est m'encourager à pas chercher du boulot. Mia : On ne va quand même pas râler ce soir... Bref puisque tu gâches toujours tout; j'ai insisté pour que tu sois là ce soir parce je t'ai arrangé un entretien dans le Center Magazine. Moi : C'est une blague ? Mia : Pas du tout... Tout ce que tu as à faire c'est te présenter là-bas lundi matin avec tous les documents nécessaires. Je t'enverrai la liste par mail demain. On peut faire la fête à présent? Moi : Carrément !! Cette nouvelle me réjouit tellement que le temps d'une soirée, je décide de tout oublier. Depuis un moment maintenant, j'ai l'impression que ma vie vire au cauchemar surtout sur le plan financier. Avec les filles, nous avons décidé il y a deux d'aller en aventure. Donc nous avons changé de ville. J'ai fait des études de journalisme et de marketing mais faut croire que jusqu'ici la chance ne m'a pas sourit contrairement à Mia et Sydney qui n'ont pas perdu du temps. Moins de trois mois après notre arrivée, elles avaient trouvé de bons boulots; d'ailleurs elles y sont jusqu'à présent. Moi depuis ce temps, je n'ai pas trouvé quelque chose de concret. J'ai fait quelques jobs de serveuses ça et là pour au moins tenir mon loyer mais à un moment cela ne suffisait plus. J'ai enchaîné boulot sur boulot jusqu'à ce qu'il y a deux mois je sois recrutée comme stagiaire dans un magazine de la place. Rien à voir avec mes compétences mais je me suis dit: «pourquoi ne pas tenter ma chance, peut-être avec le temps, je ferai valoir mes compétences et que je serai enfin récompensée.» Malheureusement pour moi, j'ai été renvoyé il y a deux semaines sans aucune réelle raison et cela me frustre un peu. J'ai dû me remettre en question. C'est vrai que je fais la fête mais jusqu'ici, je n'ai jamais perdu de vue mon objectif sauf qu'en ce moment j'ai l'impression que je suis en train d'échouer sur toute la ligne. Mes parents m'appellent tous les jours pour prendre de mes nouvelles et je suis obligée de leur mentir sur ma situation. Comment pourrais-je leur avouer qu'à 28 ans, je n'ai toujours pas de boulot et que ma situation va de mal en pis. Je suis obligée de leur faire croire que j'ai un bon travail, un grand appart pour qu'ils soient fiers de moi. J'aime tellement mes parents que la seule idée de les décevoir me hante. Ma petite sœur Louane insiste pour venir me rendre visite mais à chaque fois qu'elle entame le sujet je trouve un moyen de détourner pourtant Dieu sait combien j'aimerais accueillir ma famille chez moi et passer du temps avec eux surtout que ça fait deux ans que je ne les ai pas vu. Je suis vraiment un échec pour mes parents. Mia (me sortant de mes pensées) : eh oh, t'es là ? Moi: euh oui... Désolée, j'avais la tête ailleurs. Sydney : on a remarqué... Et si on trinquais à ce nouveau travail ? Moi : je n'aimerais pas m'emballer... Je ne l'ai pas encore obtenu ce boulot. Sydney : t'es trop négative, ma parole! Mia : Crois-moi que ce boulot, il est à toi. Mia me rassure et je finis par me laisser aller. Je me surprends à penser à ma nouvelle vie en sirotant mon verre pendant que les filles se déhanchent sur la piste. Ne vous fiez pas à mon air timide là, je suis plutôt fêtarde mais c'est vrai que pas autant que ces deux folles sur la piste. Je les regarde et je ne peux m'empêcher de sourire ; je suis en même temps reconnaissante parce que j'ai les meilleures amies du monde. Elles ont toujours été là pour moi encore plus ces deux dernières années et je sais que des fois je peux être un boulet mais ça ne les empêche pas de m'aimer et de me vouloir à leur côté. On dit souvent que l'amitié entre filles n'existent pas mais avec Mia et Sydney c'est différent. Je suis très heureuse de les avoir dans ma vie. Je continue à penser à ma prochaine vie, d'ailleurs je me dis qu'il est temps que j'invite mes parents et Louane pour de vrai. Bon, je crois que je dois d'abord attendre lundi pour voir comment ça se passe. Mia (revenant vers moi) : tu comptes passer la soirée assise là ? Moi : non, en fait je crois que là j'ai vraiment envie de faire la fête. Mia : ça c'est ma pote! Je vide mon verre et la suis sur la piste où nous dansons toutes les trois un long moment. Sydney s'en va faire un tour aux toilettes et revient un moment plus tard nous retrouver. Nous faisons une pose et retournons au bar pour de nouveau nous servir à boire. Sydney : t'as vu le gars derrière là-bas ? Il n'arrête pas de te regarder? Moi (me retournant) : il n'est pas mal… Mia (sourire en coin) : je me le ferais bien lui… Moi: tu peux le prendre, il ne m'intéresse pas du tout… Sydney : mais t'as dit qu'il n'était pas mal… Moi : oui et je le pense mais il ne m'intéresse pas… Sydney : allez, donne-lui une chance au moins, on est là pour s'amuser après tout. Mia : je peux le récupérer sinon… Nous éclatons de rire et puis finalement je me dis que m'amuser ne fera aucun mal. J'adresse un sourire au gars et l'instant d'après il est à notre table. Les filles retournent sur la piste de danse pendant que moi je fais connaissance avec ce bel inconnu. C'est vrai que maintenant qu'il est proche, il n'est vraiment pas mal mais bon, j'ai aucune envie de rentrer avec lui. Ma dernière relation m'a laissé un goût amer du coup j'ai pas trop envie de me lancer dans un truc pour le moment encore moins un coup d'un soir. Lui: ça fait un moment que je vous observe tes amies et toi enfin, c'est plus toi que je regardais. Tu me fais vraiment de l'effet… Au fait, moi c'est Damien… Moi : Nicky! Damien : ton prénom est aussi beau que toi ! Moi: celle-là on me l'a déjà faite… J'avais quinze ans et c'était il y a longtemps… Damien: touché ! Tu n'as pas ta langue dans ta bouche à ce que je vois… En tout cas, j'aime bien! J'adore les femmes fortes de caractère. Moi: hmmm J'avale de nouveau mon verre d'un trait et je ne sais pas comment mais je me retrouve sur la piste en train de danser avec Damien plus tard. Je ne sais pas mais je crois que j'ai a***é sur l'alcool. (...) Je me réveille ce matin avec une de ces migraines... Ça m'apprendra à faire la fête toute la nuit. D'ailleurs, comment je me suis retrouvée ici? Je me tourne et m'effraye en apercevant l'homme à côté de moi; il est dos à moi et a l'air profondément endormi. Je n'ai aucun souvenir de lui, d'ailleurs je n'ai aucun souvenir de la veille. J'ai vraiment dû abuser de l'alcool. Je sors du lit lentement pour ne pas le réveiller. Je préfère partir en douce que de me retrouver dans une situation encore plus gênante que celle-ci. Je m'habille et m'apprête à m'en aller mais avant je vais fouiller dans son portefeuille posée sur la table de chevet près de lui. Lorsque j'arrive de son côté, je suis intriguée par le couteau posé au sol avec du sang dessus. Je le ramasse en essayant de comprendre ce qu'il fait là. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ici. En jetant un coup d'œil sur cet homme je remarque qu'il y a quelque chose qui cloche. Finalement je décide de le réveiller mais il ne fait aucun mouvement... Dans un mouvement brusque de ma part, il finit par tomber sur le dos. Son habit est déchiré et recouvert de sang. Je peux apercevoir plusieurs entailles sur sa poitrine. On dirait des coups de couteau. Instinctivement, je regarde le couteau que je tiens dans la main et le lâche aussitôt. Moi (dépassée) : qu'est-ce qui s'est passé ici? Au même moment on frappe à la porte mais je reste là immobile sans savoir quoi faire. De toute ma vie, je n'avais vu pareille chose. La porte s'ouvre finalement et comme si je retrouvais enfin ma mobilité, je me tourne et tombe sur des agents de police, des ambulanciers et des coroners. Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant, je me dis que je suis mal barrée. Police : Éloignez vous du corps madame ! L'ambulancier s'approche du corps et son constat est sans appel, il est mort. Police : comment vous vous appelez? Moi (apeurée) : Nicky... Nicky Jones. Police: Nicky Jones, je vous arrête pour meurtre. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz sera retenu contre vous... Vous pou... Il parle en me passant les menottes mais je ne l'écoute même plus. J'ai l'impression de vivre un cauchemar. Je crois qu'il faut que je me réveille.