J’ai ouvert l’enveloppe et j’ai sorti la liasse de papier qu’elle contenait. J’ai commencé à lire et je vais être honnête, jamais je n’aurais pensé lire un jour de telles horreurs. Ils avaient mutilé son corps, volé son rein, mais ils avaient aussi pris régulièrement sa moelle osseuse et son sang, tellement que cela mettait sa vie en danger, mais il y avait une décharge des Bourque dans le dossier les autorisant à prendre tout ce qu’ils avaient besoin, même si elle devait en mourir. Je comprenais maintenant pourquoi elle avait l’air si maladive.
J’ai levé les yeux et j’ai vu qu’elle me regardait avec anxiété. J’ai posé le dossier et j’ai bu une gorgée de mon café, il était devenu froid, mais cela ne m’importait pas.
William : Ma belle, je ne te demanderai pas comment tu as eu ses documents… mais que veux-tu faire… Ils mériteraient d’être en prison pour cela et même encore, la prison, c’est trop clément pour eux… Leur fille… Lilly, elle a bénéficié de ce qu’ils t’ont pris… elle était mineure, elle aussi, sauf en dernier… elle était au courant de tout…
Mélissa : Oui, mais pour elle, tout était normal, elle a été élevée ainsi… depuis ses huit ans en fait… je ne prends pas sa défense, mais… je ne sais pas quoi faire, ni par où commencer.
William : Je comprends… Tu sais, si Lucas, Jonas et Daniel sont réellement tes frères, ils vont vouloir te venger s’ils l’apprennent! Les Moore sont ainsi, une famille soudée.
Mélissa : Tu crois qu’ils sont mes frères?
William : Honnêtement, oui du moins, je le souhaite pour toi…
Mélissa : Non, ne fait pas de souhait pour moi, cela me porte malheur…
William : Quoi? Mais pourquoi dis-tu cela?
Elle soupira doucement
Mélissa : Tu as surement remarqué que je n’aime pas noël et tout ce qui l’entoure… quand j’avais six ans, nous avons eu la visite du père noël à l’orphelinat. Il m’a demandé ce que je souhaitais pour Noël… j’ai souhaité une famille… Les Bourque sont arrivés le jour de noël et m’ont adopté… tu as lu le dossier, tu sais ce qu’ils m’ont fait de ce point de vue. Mais ce n’est pas tout… Lilly faisait des mauvaises choses à l’école et disait que je les avais faits. J’ai eu des coups de ceinture de Monsieur Bourque plus souvent que je ne peux les compter, des gifles, des privations de nourriture… des insultes aussi… ce que tu as vu ce soir est de la crème douce en comparaison…
J’ai soupiré doucement
William : Je suis vraiment désolé pour toi ma puce… vraiment, mais tu n’es plus seule maintenant…
Elle me fit un doux sourire et se leva pour aller porter sa tasse à l’évier. Je me suis levé à mon tour et je l’ai suivi avec ma tasse. Elle m’a souri doucement
Mélissa : Merci de m’avoir cru William, si tu savais le nombre de personnes à qui j’ai essayé d’en parler, mais personne ne me croyait.
Je me suis approché d’elle et j’ai plongé mon regard dans le sien
William : Je vois dans tes yeux que tu me dis la vérité… c’est comme un sixième sens pour moi, je le sais automatiquement quand quelqu’un me ment.
J’ai caressé doucement sa joue du bout des doigts. J’ai vu sa peau frissonner sous mon toucher.
Je me suis penché lentement vers elle en la regardant dans les yeux et j’ai déposé un doux b****r sur ses lèvres. Elle entrouvrit les lèvres et j’ai lentement introduit ma langue dans sa bouche afin de jouer avec sa langue. Elle a gémi doucement et ce simple son a fait tressaillir mon sexe.
Je me suis reculé doucement et je l’ai regardé. Elle me souriait doucement
Mélissa : Tu ne le sais pas, mais toi aussi, tu m’as volé quelque chose…
Je l’ai regardé en fronçant les sourcils d’incompréhension
Mélissa : Le jour que l’on s'est connu, quand tu es sorti du restaurant à ma suite, tu m’as volé mon premier b****r…
J’ai dégluti difficilement alors que je me rappelais avoir été brutal dans ce b****r afin de la faire taire.
William : Ma puce… il n’y a qu’une chose que je regrette de se b****r, c’est d’avoir été brutal. Mais pour ce qui est de t’avoir embrassé, jamais, je ne pourrai le regretter. Je dois me retenir pour m’empêcher de t’embrasser tout le temps.
Mélissa me regarda en souriant doucement. Mon père avait raison quand il m’avait dit que ses sourires en valaient la peine. C’était comme si le soleil venait éclairer la pièce dans laquelle elle était.
Mélissa : Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve… mais, il y a une chose que je sais présentement, c’est que j’aimerais que tu restes ici cette nuit avec moi…
J’ai dégluti avec difficulté.
Mélissa : Tu m’as volé mon premier b****r, mais je veux te donner ma première fois…
William : Mel… tu as eu une journée difficile… ne prends pas de décision sous le coup des émotions… je ne veux pas que tu regrettes…
Elle soupira doucement
Mélissa : Je sais ce que je veux William… et ce n’est pas à cause de la journée que j’ai vécue… je sais que je peux paraître stupide, mais tu me plais, vraiment, et en plus, tu me crois quand je te raconte ce que j’ai vécu. Je me sens bien avec toi… pour la première fois de ma vie, je me sens normale et désirée…
Elle soupira avec tristesse
Mélissa : Mais je comprends… tu n’en as pas envie… alors, je vais te souhaiter une bonne nuit.
Elle s’enroula dans ses bras et se recula pour prendre ses distances. J’ai soupiré en m’avançant vers elle.
William : Ma puce, je voulais seulement être certain que c’est ce que tu voulais vraiment…
Je l’ai soulevé dans mes bras comme une mariée et je me suis dirigé vers la pièce que je savais être sa chambre. Elle glissa une de ses petites mains dans mes cheveux et me regarda avec tendresse et espoir. Je l’ai doucement déposé sur le lit en m’étendant à côté d’elle. Je devais prendre mon temps avec elle, c’était sa toute première fois.