Innocemment, un sourire de réconfort se dessinait sur mon visage avec des feutres de couleurs de joie, je répondais donc 'oui pourquoi pas?'
Puis un air vent glacé mais si réconfortant pris son visage aux aveux ‘Moi non plus je ne vais pas bien en ce moment.’
‘Pourquoi?’ Curieuse étais je, après tout, qui aurait pu penser qu’un homme aussi positif que lui puisse céder aux caprices de la peine.
Il avouait, me parlant comme à une amie ‘J'ai besoin de m'évader, de rêver, de sortir de cette bulle qui dicte ma vie.’ Et pour ces raisons, je pouvais bien lui laisser le bénéfice du doute.
En effet, Franck, d’après ce qu’il nous montrait ne respirait qu’en travaillant.
Il passait matin, midi et soir les pensées enfouies dans les calculs et les oreilles pendues sur le téléphone.
Et je lui avouais ‘Moi aussi...’ car j’avais besoin de me retrouver, de savoir qui j’étais, de mettre toute cette scène qui se passait devant mes yeux en pause et de respirer un grand coup.
Lui du haut de ses millions et moi du haut de ma vie totalement différente, on se rendait compte de nos similarités. De ses besoins et de mes questions sans réponses.
Il n’avait pas encore tourné son regard vers moi depuis le début de ce chemin, et c’était dans ce même état qu’il susurrait ‘Ça te dit qu'on aille quelque part? Juste toi et moi, sans le dire à qui que ce soit ?’
Sur le coup, mon coeur fit le bruit d'un tam-tam que l’on frappait à coup de célébration. Mais il était bien trop fort pour mes pensées, au point de les choquer. Le fait qu'il dise que c’était un secret me surprenait et me gênait un peu.
Et en face de mes ressentis inconfortables, il continuait ‘Tu as besoin de folies et moi aussi. Je t’emmènerai juste dans un endroit différent, un endroit où nous pourrons admirer quelque chose d'autre que la vie qui s’impose à nous tous les jours. Je veux juste te changer les idées.’
Et je ne savais plus trop quoi penser, je me disais, peut-être qu’il veut juste m’aider, mais pourquoi juste s’en aller tous les d’eux ?
Ayant besoin de temps, mes lèvres l’exprimaient enfin ‘Je vais y réfléchir.’ Ne pouvant rien dire d’autre.
Il n’avait ni l’air d’être déçu ni l’air d’être en joie, mais il masquait son visage de cet air que l’on porte lorsqu’on ne veut pas que le monde lise dans nos yeux. Puis il me répondait ‘Ok... tu me dirais ce que tu en penses. Surtout, ne l’oublie pas!’ Me rappelait il, ‘c'est notre petit secret.’
Ce mot frappait encore mon cœur, pas d’un coup de colère mais de suspicions.
Je descendais quelques minutes plus tard de la voiture, lorsqu’on fut enfin arrivé à destination.
Et il m’observait rejoindre ma maison, sans détourner ses yeux de moi.
Il n’y avait que deux hommes qui me regardaient avec autant de quelque chose dans leurs yeux.
Tom, ce mec qui ne cessait de courir après moi, et monsieur Franck.
Arrivée dans ma chambre, j’y réfléchissais pendant des heures.
Se promener avec lui, j'étais habituée, j'adorais faire croire que c’était mon père, surtout élégant et riche comme il était, j’en faisait des jalouses.
Et malgré le fait que des fois j’avais l’impression que sans Linda je ne devais pas trop m’approcher de lui, ça ne retirait pas le fait qu’on était assez proches l’un de l’autre.
On était proches mais j'avais pourtant un présentiment assez étrange, et une excitation vibrante en moi.
Une intention qu’il avait laissé échapper entre ses mots qui me laissait sous entendre ce qu’il ne voulait pas que j’entende.
Mon cœur chuchotait, ma bouche avait peur de répéter ces mots.
Et tout ce tourbillon me faisait perdre l’équilibre.
Était ce mon âme d’adolescente qui en faisait trop ou était ce sa chaleur d’hommes de milles expériences qui me faisait danser sur un lit de pensées?