XI L’amour de JeannettePlusieurs jours s’écoulent : Jeannette ne bougeait pas de la chambre de Prosper, où personne que lui ne pénétrait, et il lui était facile d’y porter des provisions : dans la demeure de Durouleau rien n’était sous clef, chacun pouvait, à toute heure de la journée, manger ou boire, suivant sa fantaisie ; le maître du logis comprenait parfaitement la liberté. On n’avait pas entendu parler de Ducroquet. Prosper avait raconté à son hôte sa rencontre dans la rue avec le tanneur et ce qui s’en était suivi, et Durouleau avait dit : – Tu as bien fait de le rosser… ; au reste, je suis certain qu’il ne t’en veut pas : Ducroquet est de ces hommes qui ne sont jamais plus amis des gens que quand ils se sont battus avec eux. Prosper lisait chaque jour les papiers publics, craign