Je ne voudrais pas qu’on crût voir dans ce qui précède une diatribe contre tel ou tel gouvernement. Si j’ai placé mon utopie en 1830, c’est parce que les lois que nous nous sommes données ne me permettent pas de discuter la Constitution de 1852. Personne plus que moi ne rend justice à la politique intérieure de Louis-Philippe, qui sut concilier, mieux qu’il ne semblait possible, la liberté individuelle et la vieille centralisation française. Ce que je veux prouver, c’est que tous les Français, gouvernants et gouvernés, se porteraient beaucoup mieux si, d’un commun accord, ils renfermaient l’action de l’État dans ses justes limites. Les gouvernements les plus forts ne sont pas ceux qui touchent à tout, mais ceux qui satisfont le plus largement aux besoins légitimes du peuple. Or, la Franc