PREMIER DIALOGUE L’escarmoucheTullia, Octavia. TULLIAJe suis enchantée, ma chère petite cousine, que ton mariage avec Caviceo soit enfin décidé ; car la nuit où il te rendra femme par ses embrassements, cette nuit-là, sois-en bien sûre, te fera goûter le suprême plaisir, si du moins Vénus t’est aussi favorable que le mérite ta céleste beauté. OCTAVIAMa mère m’a dit ce matin que dans trois jours j’épouserais Caviceo. Déjà l’on prépare tout à la maison : le lit, la chambre à coucher, et le reste. Mais tout cela me cause moins de joie que de peur : j’ignore, en effet, quel peut être ce plaisir dont tu parles, ma chère petite cousine, et je n’en ai aucune idée. TULLIAÀ ton âge, et si délicate (car tu entres à peine dans ta quinzième année), il n’y a rien d’étonnant à ce que tu ne saches pa