Un Dîner Pour Deux

1561 Words
Deuxième nuit écoulée, le jour de la réunion était enfin arrivé. Et fidèle à son personnage, elle arriva encore en retard. Assise à la même place grâce à un nouvel ami à en devenir. En face d'un président qui ne cessait de la fixer, créant une atmosphère particulière dans la salle. Les idées défilèrent. Enfin, elle se leva pour présenter la sienne. A peine son discours terminé, "OK !" Dit Adrian avant de continuer, "la réunion s'écourte pour moi, j'ai une urgence, continuez à discuter à propos de vos idées." Dit il en se levant sous le tourment de ses employés. "Monsieur." avança Lola en courant après lui, "à propos de ma démission?" s'empressa t-elle de le lui rappeler en le voyant prendre la porte. Décidément, elle ne voulait laisser aucune tranquilité à Adrian. Si tu penses que je te laisserai même un seul temps de repos... "Je comptais vous en parler! dans mon bureau! Tout de suite!" Avait-t-il rugit. Laissant tout le monde perplexe, Lola suivit Adrian avec des pas très lents, laissant croire qu'elle éprouvait de la crainte. A peine entrée... "Démission refusée", cria-t-il, le feu dans la gorge. "Et merci pour hier, ainsi que pour votre retard à la réunion!" "Je me demandais juste ce que vous attendiez de moi... Vous me... perturbez..." Murmura-t-elle, imitant la voix d'une âme faible. "C'est à vous que je devrai dire tout cela!" Il semblait fou de rage mais faible. "On fait quoi maintenant?" Demanda-t-il, laissant à Lola toutes les cartes entre ses mains. Un sourire s'invita dans son cœur. Elle s'approcha de la porte. La ferma à clef, plus sure d'elle aujourd'hui que jamais. Elle s'approcha de lui, "embrassez moi, c'est un ordre!" Commanda-t-elle à Adrian. Pris par le désir, il l'embrassa avec force tandis que ses mains frottaient avec férocité la peau de la belle Lola. Ils se fixèrent droit dans les yeux, puis s'embrassèrent de nouveau d'un rythme plus lent. "On se voit vendredi, chez moi, pas de s**e, juste une discussion, ok?" Lola le lui demandais, d'une voix douce. C'était bizarre, je semblais perdue dans ses baisers... pensa-t-elle. "On ne sait jamais ce qui peut arriver après" ça"", dit il en riant. "C'est quoi ça, justement ?" "On verra bien vendredi." ********************************************************************************** La beauté est un fait magnifique qui crée bien des malheurs. S'habiller de manière à attirer l'attention sans être vulgaire. Elle savait bien le faire. Les heures avaient fait leur devoir, passer. Et les jours s'étaient enfuient. Le soir du vendredi s'écroulait sous un temps pluvieux. A croire que les divinités du ciel pleuraient pour ce jeune homme qui croyait avoir toutes les femmes, y compris Lola, sans savoir qu'il venait d'être épris du venin de cette dernière. Malgré le mauvais temps, c'était déposé par son chauffeur, qu'il arriva à se rendre à l'appartement de la jeune femme. Elle vivait au troisième étage d'un immeuble dans une cité de classe moyenne. La porte s'ouvrit alors, comme agacée par les coups d'Adrian. "Bonsoir," se dirent ils les regards bien encrés les uns dans les autres. Adrian portait un costume bleu marine, laissant paraître sa chemise blanche. "Entrez! Bienvenue Adrian!" "Merci ! Alors c'est ici que vit la femme qui fait l'objet de tous mes mystères ?" "Oui... pourquoi ce n'est pas à votre gout?" "C'est mignon. Je suis juste excité d'y etre enfin c'est tout." "Merci... Asseyez-vous donc !" "Oh non laissez moi donc admirer un peu tout ce qui m'entoure." Adrian parcourut le salon lentement, analysant chaque recoin de la pièce. Mon ex est tout votre contraire. Les choses de ce style étaient trop posées pour elle. Elle aimait mettre tout et n'importe quoi, juste pour se prouver qu'on avait de quoi dépenser." "Humm. Vous pensez encore autant à elle au point de nous comparer?" Il se retourna vers elle, la fixa,"je me rends juste compte que c'est la première fois que je fréquente une femme qui aime autant l'authenticité qu'elle ne l'est." "Et si on allait en cuisine?" Proposa-t-elle tout en le dirigeant vers la pièce pour qu'ils se mavent les mains, "Super, vous ne m'avez même pas dit que j'étais ravissante alors... j'espère que vous allez au moins aimer ce que j'ai cuisiné." Il courut l'attraper par le bras alors qu'elle posait les plats sur la table. "Ecoutes, à chaque fois que je poses le regard, je suis toujours autant surpris et à court de mots. Désolé d'avoir manqué de galanterie envers toi." "C'est rien, prends place... et comme une femme le ferait pour son mari, je vais t'apporter le repas. En entrée nous avons un roulé de saumon mariné aux herbes et pamplemousse et comme plat principal de la paella." "Je vais me régaler..." Dit il après avoir frotté ses mains d'excitation. Adrian qui était souvent bavard se laissait tuer par le silence et Lola qui l'observait depuis déjà un bon moment ne manqua pas de lui faire part de son mécontentement "Alors...? Vous étiez beaucoup plus volubile avant le repas, vous n'aimez pas ma paella?" Une tristesse essayait d'arracher des larmes de ses yeux, mais il parait que les hommes ne pleurent jamais alors, la parole gagna se comba contre le silence "Non.... Tu sais, quand j'étais plus jeune mon père m'emmenait très souvent en Espagne." Dit il avant de prendre un gorgé de vin pour noyer son chagrin "Je suis sur que durant ses nombreux voyages d'affaires, il y allait encore.... Il espérait tellement retrouver ma mère. Et moi, je trouvais ça si triste... mais pourtant j'adorais le fait qu'il ne perdait jamais espoir." Il leva ses yeux vers Lola qui étaient pourtant baissés bien avant "il était très souvent occupé donc ça nous permettait de faire des choses ensembles et au fond de moi-même j'espèrais aussi la retrouver." Toujours le regard abandonné dans celui de Lola, il continua "On partait toujours dans le même restaurant matin, midi et soir. Mais rien. On mangeait presque tout le temps des paellas. C'était le premier plat qu'ils avaient mangé ensembles. Dans ce même restaurant..." Le regard dans l'ombre, elle lui demanda, "mais comment s'étaient ils perdus de vue?" elle ressentait de la peine pour lui, et là, c'était réel. Il resservit son verre de vin blanc qui était déjà presque vide puis répondit à Lola "Et bien mon père est allé très jeune en Espagne avec mon grand père. Il devait avoir 16 ans la première fois. Ce pays l'avait tellement passionné qu'il voulait investir là bas... Il a éprouvé un amour pour le business assez tot et il aimait prendre des risques. Contrairement à la façon dont il s'est comporté avec moi, mon grand était tout le temps là pour lui. Et meme lorsqu'il devait aller en voyage d'affaires, il emmenait mon père avec lui." "Et il devait alors retourner en Espagne pour mieux étudier le marché?" "Exactement..." "Et là il a rencontré ta mère ?" "Oui, durant son second voyage. Elle effectuait un travail de vacances juste dans l'hôtel ou mon père logeaient avec ses parents. Elle y était serveuse." Adrian reprit à nouveau un verre de vin puis dit "Il m'expliquait toujours cette scène avec la meme amertume que dès le moment ou elle vint servir leur table, les yeux dans les yeux, ils ont vu l'éternité s'étendre..." "Et ensuite?" Demanda Lola. "Ensuite ils se voyaient en cachette car le statut social de mon grand père a l'époque ne le laissait pas accepter des relations étroites avec des gens..." "Des gens comme moi?" Demanda t-elle. Adrian qui s'absenta de répondre à sa question continuait "Quand il a su qu'il avait un fils c'était durant son troisième voyage. J'étais déjà né, il m'a alors pris et emmené avec lui puis s'est éloigné d'elle et l'a regretté. Il est plus mort de chagrin qu'autre chose." "Désolé... " dit-elle confuse. "Non je pense avoir trop parlé. Parles moi maintenant de toi." "Mais c'est la fin du repas... Finit les conversations tristes ok ?" S'empressa-t-elle de répondre. Lola détestait parler d'elle. "Non! En finissant cette bouteille de vin on pourrait bien parler non?" Insistait-il bien curieux d'en apprendre un peu plus sur elle. "Oui mais ne parlons pas du passé... S'il te plait." "C'est si triste que ça ?" "Parlons d'avenir. " "Comme tu veux bébé." A-t-il abandonné, voyant de la tristesse en sortir. "Alors ? Je t'écoutes.... C'est quoi tes futurs projets ?" Le sourire de retour "Et bien je compte, tu sais, créer ma propre entreprise..." Il s'émerveilla "Sérieusement? Alors madame compte nous lâcher?" "Vaut mieux être celui qui tue que celui qui se fait tuer.... Et puis ce n'est pas une question de ça. Ce sont des promesses faites à la vie." "A la vie?" Demanda-t-il étonné. "Oui, je ne compte pas sur les hommes pour mes besoins personnelles. Je suis là pour moi toute seule. Je ne compte pas non plus m'asseoir toute la journée sans bouger mon derrière parce que soit disant seul l'homme doit ramener à manger." Dit-elle narcissiquement avant de continuer, "j'aime travailler. Avant d'être une femme , je suis humaine, homme, alors je compte bien faire mes preuves. Mais à personne d'autres que moi." "Je suis époustouflé." La soirée passa, un vendredi pas comme les autres. Lola et Adrian se retrouvèrent tous les deux à parler jusqu'à l'aube. Elle qui n'avait confiance en personne se retrouvait endormi dans les bras d'Adrian qui s'endormit à son tour.
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