XXIX Distractions de mademoiselle CléopâtreEn voyant de près la vie de Cléopâtre, Rodolphe désespérait de l’arracher à elle-même. Cléopâtre avait trop de plaisir encore à dominer tous les esprits. Ce n’était pas seulement par le charme de sa beauté, c’était par l’imprévu et la surprise. Dans sa curiosité de vraie fille d’Ève, elle voulait tout savoir. Elle lisait, et elle lisait bien. Une fois par semaine, elle présidait à sa table les gens de lettres, les peintres, les diplomates, qui, émerveillés de son esprit, parlaient d’elle comme de la fille la mieux douée du monde. Rien ne lui était étranger, pas plus les sciences que les arts. On se demandait où elle trouvait le temps de tout apprendre. Si elle savait lire, elle savait écouter ; si elle savait parler, elle savait se taire. Sa jeun