X Regard vers le paradis perduMademoiselle Cléopâtre se retourna vers le passé et traversa, à vol d’oiseau, les belles saisons qu’elle avait perdues depuis son enfance jusqu’à sa dix-huitième année. Dans ses plus lointains souvenirs, elle se voyait petite fille blonde, blanche et rose, l’orgueil de son père et de sa mère, la joie de tous les yeux. Un peu plus tard, l’évêque de Troyes, qui connaissait sa famille, lui apprenait à aimer Dieu dans ce beau langage que le christianisme a mis dans la bouche d’or de Fénelon. Elle portait si bien alors le doux nom d’Angèle qui était comme le symbole de son innocence ! Toute jeune encore son cœur avait battu. Dieu fut sa première passion. Déjà c’était une âme de feu. Quoi qu’elle fût fantasque et joueuse, le jour de sa première communion elle édifia