II. La parole perdue-8

2016 Words

Ce qui était le plus surprenant, dans cette agitation nouvelle dont bien des gens prétendaient ou voulaient se convaincre qu’elle affirmait une liberté absolue et définitive, c’était de voir surgir et se multiplier des armes de toutes sortes. On eût dit que le pays était soudain menacé d’invasion ou de brigandage. À côté des fourches et même des fléaux, on trouvait de plus en plus de vieux mousquets, de flingots dans les rues. C’était comme si le premier exercice de cette liberté-là était de pouvoir s’armer… comme si, d’un coup, le nouveau droit était devenu une affaire personnelle à défendre dès avant la première menace. On vit aussi descendre du château des groupes de gardes nationaux français. C’étaient des Sedanais volontaires, appâtés par la solde, recrutés pour les armées des sans-c

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