Si la forêt n’avait plus aucun secret pour Zénon qui initiait Antoine, les plantes, elles, constituaient une richesse dont Fanny faisait partager les mystères, bien volontiers. Tout, jusqu’au « mouron des petits oiseaux » qu’elle préparait délicieusement, et qui avait, disait-elle, sa place aussi dans la vie. Jamet répétait que les deux enfants s’entendaient comme lièvres à l’avoine. Rarement lancés dans des jeux bruyants ou agités, ils semblaient respecter une sorte de pacte tacite dans les termes duquel la modération se conjuguait à la douceur, à la réserve, crainte que la violence et le bruit ne réveillent le chagrin assoupi, engourdi, comme lorsqu’on retient son souffle ou son geste pour éviter de relancer une douleur somnolente. François-Noël passait le plus clair de son temps auprè