LETTRE XXIX Léonce à M. BartonBordeaux, ce 20 octobre. Une fièvre violente m’a forcé de rester ici près d’un mois ; je l’ai caché à ma famille à Paris, ma mère seule l’a su : je ne voulais que personne, excepté elle, se mêlât de s’intéresser à moi. Le premier jour de cette fièvre, je vous ai écrit je ne sais quelle lettre insensée, qui contenait, je crois, des expressions insultantes pour madame d’Albémar ; je vous prie de la brûler, j’étais dans le délire : ce n’est pas que rien justifie Delphine des torts dont je l’accuse ; mais, pour tout autre que moi, elle est, elle doit être un ange. Si vous saviez comme on parle d’elle ici ! Elle n’y a demeuré que deux mois ; mais n’est-ce pas assez pour qu’on ne puisse pas l’oublier ? J’essayerai demain de pénétrer jusqu’à madame d’Ervins : elle