LETTRE XXVIII Delphine à mademoiselle d’AlbémarParis, ce 16 octobre. Avant de nous réunir pour toujours, ma chère sœur, il faut que je m’explique avec vous sur un sujet que j’avais négligé, mais que vous développez trop clairement dans votre dernière lettre pour que je puisse me dispenser d’y répondre. Vous me dites que M. de Valorbe a toujours conservé le même sentiment pour moi ; qu’il n’a pu quitter depuis un an sa mère, qui est mourante, mais qu’il vous a constamment écrit pour vous parler de son désir de me voir et de son besoin de me plaire : vous me rappelez aussi ce que je ne puis jamais oublier, c’est qu’il a sauvé la vie à M. d’Albémar il y a dix ans, et que votre frère conservait pour lui la plus vive reconnaissance. Vous ajoutez à tout cela quelques éloges sur le caractère et