LETTRE VI Delphine à mademoiselle d’AlbémarBellerive, ce 6 août. Je me croyais mieux, ma sœur, la dernière fois que je vous ai écrit ; aujourd’hui les circonstances les plus simples, telles qu’il en naîtra chaque jour de semblables, ont rempli mon âme d’amertume : le fond triste et sombre sur lequel repose ma destinée ne peut varier, et cependant ma douleur se renouvelle sous mille formes, et chacune, d’elles exige un nouveau combat pour en triompher. Oh ! qui pourrait supporter bien longtemps l’existence à ce prix ? Ce matin un de mes gens m’a apporté de Paris des lettres assez insignifiantes et la liste des personnes qui sont venues me voir pendant mon absence : je regardais avec distraction ces détails de la société, qui m’intéressent si peu maintenant, lorsqu’une lettre imprimée, qu