LETTRE IV Léonce à M. BartonParis, ce 5 août. Vous me demandez comment je passe ma vie avec Mathilde : ma vie ! elle n’est pas là. Je me promène seul tout le jour, et Mathilde ne s’en inquiète pas ; pendant ce temps elle va à la messe ; elle voit son évêque, ses religieuses, que sais-je ? elle est bien. Quand je la retrouve, de la politesse et de la douceur lui paraissent du sentiment, elle s’en contente, et cependant elle m’aime. La fille de la personne du monde qui a le plus de finesse dans l’esprit et de flexibilité dans le caractère marche droit dans la ligne qu’elle s’est tracée, sans apercevoir jamais rien de ce qu’on ne lui dit pas. Tant mieux !… je ne la rendrai pas malheureuse. Et que m’importe son esprit, puisque je ne veux jamais lui communiquer mes pensées ? Nous avancerons