LETTRE XXI Delphine à LéonceCe 17 septembre. Me pardonner ! Je vous verrai, monsieur, quoique votre billet ne mérite peut-être pas cette réponse ; j’ai besoin, pour ma propre dignité, d’une explication avec vous. Je dois consacrer ce jour tout entier à des devoirs d’amitié que vous ne m’apprendrez point à négliger ; mais demain, choisissez l’instant que vous préférerez, je vous forcerai, je l’espère, à me rendre toute l’estime que vous me devez ; c’est dans ce but seul que je consens à vous entretenir. Je ne puis concevoir ce que vous voulez me demander sur mon avenir, il vous est facile de le deviner : je vais passer le reste de mes jours avec ma belle-sœur, et je n’ai plus dans ce monde, où ma confiance a été trompée, ni un intérêt ni un espoir de bonheur.