LETTRE XVIII Léonce à M. BartonParis, ce 15 septembre. Enfin je suis décidé, mon cher maître, sur le parti que je dois prendre : je verrai madame d’Albémar avant d’aller en Espagne. Une femme à qui je n’aurais pas permis, dans le temps heureux de ma vie, de prononcer le nom de Delphine, madame de R., m’a expliqué, je le crois, les contradictions qui m’étonnaient dans la conduite de madame d’Albémar. Avant mon arrivée, elle avait contracté des engagements avec M. de Serbellane ; mais il est vrai que depuis elle m’a aimé, et peut être l’est-il aussi que ce sentiment a blessé M. de Serbellane, et qu’ils sont maintenant brouillés. Le séjour de madame d’Albémar à Bellerive, son trouble, son embarras en me voyant, tout peut se comprendre, si en effet elle se reproche de n’avoir pas été vraie a