LETTRE XVII Madame de R.à madame d’ArtenasCe 14 septembre. Je suis arrivée, il y a deux jours, pour vous voir, mon aimable tante, et l’on m’a dit chez vous que vous étiez à la campagne ; vous auriez dû m’en prévenir ; je ne reviens à Paris que pour vous : quand nous serons bien seules une fois, je vous expliquerai mon goût pour la retraite ; vous m’encouragerez à vous en parler, car ce sujet m’est pénible. J’ai commencé par m’informer de madame d’Albémar ; je ne veux point aller chez elle ; hélas ! je sais trop que sa liaison avec, moi ne pourrait que lui nuire ; mais je n’ai pas dans le cœur un sentiment plus vif que mon intérêt pour son sort. Madame de Vernon me fit inviter hier à une grande assemblée qu’elle donnait, et j’y allai dans l’espérance de rencontrer madame d’Albémar qui n’