II Tenanciers et enfants La route qui conduisait à Kerpeulvan n’était pas déserte comme d’habitude. Les personnes qui avaient des relations d’affaires avec madame de Kerpeulvan, les fermiers éloignés surtout, très ménagers de leur temps, profitaient évidemment du voyage nécessité par le service du bout de l’an pour venir traiter de leurs affaires avec la veuve. Au bruit des roues sur le chemin caillouteux, les braves gens se détournaient, puis se rangeaient et saluaient respectueusement cette voiture qui passait comme emportée dans un tourbillon. Quand elle entra dans la cour du vieux manoir, quelques cris d’effroi l’accueillirent. Plusieurs femmes attendaient l’arrivée de la famille et s’étaient groupées près de la grille, où les surveillait l’œil vitreux de la vieille Barba, appuyée c