IV Cueillette du goémon Le soleil, à demi caché sous une montagne de nuages bleuâtres, projetait obliquement sur la mer calme de blancs rayons qui en faisaient brillamment miroiter la surface ; à l’horizon, de lourdes nuées grises s’élevaient en amphithéâtre au-dessus de la presqu’île qui faisait face à Kerpeulvan. Madame de Kerpeulvan, assise à la table recouverte d’un tapis vert, feuilletait un gros registre placé devant elle. De temps en temps elle regardait au dehors, consultait le ciel, et surtout contemplait dans le lointain le point noir qui faisait tache sur la presqu’île aride et qui, sous un soleil éclatant et avec une bonne longue-vue, devenait un épais bosquet d’arbres verts. Tout à coup la porte s’ouvrit devant Gunstan. – Les voici, maman, s’écria-t-il : nous partons tou