VIII L’hospitalitéLe pigeon voyageur, tirant l’aile et traînant le pied, qui rentre, après mainte aventure, dans le colombier où l’attend sa compagne ; le pauvre nautonier qui, battu des vents et de l’orage, s’attend d’un moment à l’autre à voir son vaisseau se briser sur des récifs, et que tout à coup la mer capricieuse jette dans le port si désiré, ne sont ni délivrés de moindres terreurs ni pénétrés de plus de joie que moi, Charles Didier, quand je me vis sain et sauf au milieu de cette bienheureuse cour. Avec quelle volupté j’essuyais sur mon front la sueur dont la fatigue, flanquée de la peur, l’avait inondé ! Je rendais ma respiration plus fréquente pour rendre à mes poumons l’élasticité qu’avait comprimée la rapidité de la course. Je regardais la terre, le ciel, tous les objets qui