X La lettreÀ l’école aussi Madeleine était heureuse. Elle était généralement aimée et elle aimait presque toutes ses compagnes, mais son affection pour Lydie était de beaucoup la plus vive et la plus tendre. Lydie à son tour aimait Madeleine de toute la force de son petit cœur triste et solitaire. Les deux enfants ne se quittaient pas. Aux heures de classe, Madeleine aidait Lydie à comprendre et Lydie, dont la lente intelligence retenait sûrement ce qu’elle avait une fois reçu, venait aussi quelquefois en aide à sa petite compagne, plus vive mais aussi plus oublieuse qu’elle. Partout ailleurs c’était Madeleine qui protégeait Lydie. Quand elles étaient ensemble on laissait tranquille la pauvre petite, et si quelque raillerie parvenait jusqu’à elle, elle n’y faisait guère attention. L’été