Une rencontreElle avait son air froid et ses mêmes yeux vaguesEt dans la rue, un soir, nous nous sommes croisés.Elle enleva son gant et me montra sa bagueEt dit : « C’était hier… Nous sommes fiancés… » Certes, je savais bien que je l’avais perdue,Qu’un autre l’avait prise et prise pour jamais.Mais l’on garde des espérances défendues…Je pensais quelquefois que je la reprendrais. Elle ne croyait pas me faire de la peine.Elle baissait les yeux… Nous nous tûmes soudain…Mon âme remonta vers des choses lointaines…Les lampes s’éveillaient au fond des magasins… J’entrevis un bonheur infiniment paisibleDans le luxe et l’amour, dans l’ordre et la douceurEt la vieillesse avec sa présence insensibleVersant sa gravité sur leurs deux ombres sœurs. « Quitterez-vous Paris cet été… Oui peut-être…Il fait dé