Je me suis consolé…Je me suis consolé de cet immense amourAvec des souvenirs et beaucoup de courage.Si le mal fut très grand et le fardeau très lourdJe n’ai laissé rien voir du moins sur mon visage. Maintenant je suis las, mes yeux se sont séchés.J’ai vaincu le dégoût, le regret, l’insomnie.Je suis comme un tronc mort que les vents ont couché.Comme un rocher lavé par des siècles de pluie. Et j’ai si froid au cœur, je suis si fatiguéJe suis si nu, si dépouillé, si misérableQue le malheur ancien qui me fut prodigué,À présent qu’il m’a fui me semble désirable. Mais je n’ai même plus l’honneur de mon chagrinIl faut aller tout seul, sans prières, sans larmesEt sans charnel désir sur un triste chemin,Il faut s’accoutumer à ce néant de l’âme.