Le coffreDans un coffre en bois qui date des Maures,J’ai mis ses gants blancs, ses babouches d’orEt le souvenir des yeux que j’adore,Dans un coffre en bois j’ai mis mon trésor, Dans un coffre en bois orné de sculpturesJ’ai mis son mouchoir, j’ai mis son portrait,Une mèche en feu de sa chevelure,Dans un coffre en bois j’ai mis mon secret. Ferrures de cuivre et dures courroies,Lamelles d’acier que le temps rongea,Gardez à jamais ce qui fut ma joie.Gardez mon amour, gardez, tout est là. Et j’ai mis le coffre au fond de ma cavePour ne plus sentir de ces objets chersMonter son odeur fluide et suave.Pour ne plus penser au bleu de sa chair. Avec l’opium, les fleurs et les livres,Avec les coussins, le rêve et le feu,Par la solitude et la fumée ivre,Le cœur à la fin se console un peu. Mais quand il