VIIMacandal courut directement à la case de M. d’Autanne. Ses anciens compagnons d’esclavage le regardaient avec étonnement passer silencieux et calme dans son audace ; ils n’osaient en croire leurs yeux, que ce mulâtre marron, sous la menace du fouet, de la prison, bravât ainsi en plein jour, sur sa propre habitation, l’autorité et le courroux du maître. Ses meilleurs amis, ses plus dévoués affidés détournaient la tête pour ne le point voir. Macandal, comprenant cette réserve et cette crainte, ne chercha à adresser la parole à aucun d’eux. Il traversa, pareil à un fantôme ou à un Dieu, ce troupeau d’esclaves stupéfaits. Macandal continua son chemin, sans s’émouvoir. Dans le voisinage des dépendances de la maison il avisa Lucinde assise sur le seuil d’une porte, le visage caché dans ses d