XLVI Un combat inégal. Ijurra était seul ; je m’avançai vers lui : il me présentait le dos, car il regardait dans la direction où Isolina avait disparu au galop. Il l’avait suivie des yeux en poussant des cris de rage et de vengeance. Le son de sa propre voix l’empêchait d’entendre le bruit de ma marche, et il ne se doutait pas encore de ma présence quand je m’arrêtai à trois pas derrière lui, le sabre au clair. J’aurais pu le frapper mortellement avant qu’il eût eu le temps de se défendre, il était complètement à ma discrétion. S’il avait eu affaire à un soldat moins scrupuleux, un instant après mon arrivée son corps serait tombé inerte à mes pieds. Une épée plébéienne aurait promptement expédié le coquin.... J’avoue, cependant, que je résistai avec peine au désir de régler sur-le-cham