XLV Menaces. Oui, c’était la voix d’Ijurra ! Je la reconnus bien ; je me rappelais cet accent sonore que j’avais entendu au pied de la mesa. Une émotion inexprimable s’empara de moi. Descendant de selle, je rampai dans les broussailles avec les allures silencieuses du jaguar et m’approchai des deux interlocuteurs. Mon cheval, bien dressé à cette tactique, demeura en place sur un simple signe de ma main. Je ne craignais pas qu’il me trahît par le plus léger bruit. J’avançai pas à pas en écartant avec prudence les rameaux touffus qui m’offraient une cachette sûre. J’atteignis bientôt la dernière rangée d’arbres qui bordait une étroite clairière, et, à travers les feuilles du taillis, j’aperçus ma fiancée et son cousin. Isolina était encore en selle. Ijurra, à pied devant l’étrier, avait s