XL VII Listes de proscription. Les incidents de cette journée me tourmentèrent vivement ; l’avenir me causait de sérieuses alarmes. Je craignais pour la sûreté de don Ramon et d’Isolina. Je savais qu’Ijurra était homme à exécuter ses menaces. Il est vrai que je l’avais dépouillé de ses meilleures armes en lui enlevant les papiers que j’avais naguère perdus dans la cour de l’hacienda de don Ramon ; mais, aux époques de troubles, la légalité n’arrête pas les hommes cupides. Chef presque absolu d’une b***e d’individus que le brigandage animait plus que le patriotisme, Ijurra pouvait commettre les plus grands crimes. En notre absence, le coquin était maître du canton ; il n’ignorait pas que Santa-Anna, ce dictateur sans principes, excusait, s’il ne les encourageait, tous les excès de ses sat