Léo
Elle essaye de descendre de son cheval. Je l'aide en la soutenant par la taille et je sens mon bras effleure sa poitrine. Je vois son visage viré au rouge. Je descends à mon tour et marche à ses côtés, ne parlant pas. Que lui dire de plus. Que depuis la première fois que je l'ai vu, mon cœur bondi hors de ma poitrine. Que je suis fou amoureux d'elle. Nom d'un chien, je suis mordu !
Moi : Êtes-vous libre, samedi ?
Lillian : Je... Non, désolé. C'est le jour du courrier et nous espérons avoir des nouvelles des nôtres.
Shérif : Oh, je vous le souhaite... Lillian.
Je l'arrête en lui saisissant l'avant-bras et je là sans se crisper. Je ne sais pas pourquoi. Mais je sens bien qu'elle a peur de moi. Même si elle affirme que non, je le vois bien dans son comportement.
Moi : J'aimerais goûter à la saveur de vos lèvres... J'aimerais avoir la permission de vous embrasser...
Voilà, je l'ai dit. Maintenant, elle va sûrement m'envoyer gentiment dans les rosiers.
Lillian : ... Ce n'est pas une bonne idée.
Elle n'a pas dit non... Si elle avait refusé, elle aurait dit non. Elle aurait pris ses jambes à son cou. Je la tourne vers moi, et m'avance lentement vers elle. Elle a le regard distant et semble méfiante. Je sens la peur l'emparer. Si jamais elle me repousse, je n'insisterai pas. J'approche lentement mon visage du sien. Lui laissant le temps qu'il faut pour me dire non. Comme elle ne dit toujours rien, je pose enfin mes lèvres sur les siennes. Elle a un goût sucré et ses lèvres sont aussi douces que la peau d'un bébé qui vient de naître. Elle ne répond pas tout de suite à mon baisser. Mais au bout de quelques secondes, qui me semblent interminables. Elle y répond. Ses lèvres bougent au même rythme que le mien. Tout s'effondre autour de nous. Posant mes mains sur ses joues, je taquine ses lèvres de ma langue afin d'y accéder et quand elle ouvre légèrement la bouche, je m'y introduis, tel un conquérant. Ma langue danse avec la sienne à un rythme lent, puis plus rapide. Quand je m'écarte d'elle à bout de souffle. Je lis dans son regard autant de désir qu'il doit y en avoir dans le mien... Je n'arrive même plus à parler. Ce n'est pas la première fois que j'embrasse une femme, loin de là d'ailleurs. Mais là, c'était... Extraordinairement puissant.
Lillian : ... Je... Je ferais mieux d'y aller. Dit-elle dans un dernier souffle.
Moi : Oui, moi aussi. Je vous vois dimanche ?
Lillian : Hum, je ne pense pas. Nous essayerons de venir. Mais ma mère préfère rester au domaine.
Moi : Si cela peut rassurer votre mère, je peux venir vous chercher... Vous et votre famille.
« Dit oui, j't'en prie !! »
Lillian : ...... D'accord.
Elle me dit ça avec un magnifique sourire à en couper le souffle. Je remonte à cheval et lui fait faire demi-tour. Non sans un dernier au revoir à MA lady. Quand j'arrive au village, Mickaël, mon meilleur ami, me regarde un sourire moqueur.
Mick : Et ben, on dirait que t'as vue un ange.
Moi : Je ne vois pas de quoi tu parles.
Mick : De quoi je parle...
Il m'attrape par le bras et m'avance jusqu'à l'abreuvoir des chevaux.
Mick : Regard ta tête, tu souris tellement que je peux voir toutes tes dents.
Moi : M'ouais... Mais je ne peux pas m'en empêcher. Elle est tellement... Tellement. Je ne sais même pas comment elle fait pour avoir ce petit goût sucré sur les lèvres.
Mick : Tu l'as embrassé ! Et bien, il était temps.
Moi : Baisse d'un ton, je n'ai pas envie que tout le village, sache où j'en suis.
Mick : Tu parles, tout le monde sait que tu cherches à fréquenter la belle Zander. Maintenant, on cherche à savoir quand tu te passeras la corde au cou.
Moi : Pas avant que les hommes de sa famille partis à la guerre reviennent.
Mick : Hein !! Tu n'es pas près de l'épouser dans ce cas. Cette guerre dure déjà depuis plus de 8 ans.
Moi : Elle n'acceptera jamais, temps qu'ils ne seront pas revenus. Elle ne veut pas fêter quoi que ce soit sans eux. Je voudrais l'emmener au bal de printemps, mais elle ne veut pas y aller.
Mick : ... Bah fait en sorte qu'elle ne puisse pas refuser... Tu y vas et au lieu de lui demander à elle, demande le à sa mère.
Moi : À sa mère ?
Mick : Quelle mère ne voudrait pas voir sa fille heureuse. Et je suis sûr que savoir que sa fille va s'amuser et elle s'amusera, t'y veillera. Elle ne te dira pas non et Miss Zander ne pourra pas refuser.
Moi : ce n'est pas bête... Ce n'est pas bête du tout. Tu sais que je t'adore toi. Dis-je en lui fessant une accolade.
Mick : Hey ! Qu'est-ce que tu ferais sans moi ?
Moi : Je me ferais chier au fin fond d'une taverne, à picolé et à me taper des putains dans notre ancienne ville.
Mick : Non. Ça, c'est moi.
On rigole tous les deux et je retourne à mon bureau, enfin bureau. Si on peut appeler ça comme ça. Ce ne sont qu'une table et deux chaises dans une petite pièce. Je ne sais pas vraiment si j'ai ce qu'il faut pour Lillian. Cette fille a toujours habité dans une grande maison. Et moi... Moi, je suis dans un deux-pièces qui se trouve juste au-dessus de la prison. Si je veux aller plus loin avec elle, il me faudra me trouver une vraie maison. Je ne sais même pas si elle accepterait...
... : Shérif !!
Un jeune garçon entre dans la pièce, tout essoufflé.
Moi : calme-toi, Ben. Respire et parle.
Ben : Les bandits ! Je les ai vus ! Ils sont près du vieux chêne !
Je ne prends pas le temps de rajouté quoique se sois. J'attrape mes affaires et cours à l'endroit indiqué. Je m'approche à pas de loup. Ils sont bien là, ils sont trois et son en train de relever des pièges. Je peux rajouter le braconnage à la liste. Mickaël m'a rejoint et s'approche aussi silencieusement que moi. Comme au bon vieux temps.
Mick : On fait quoi ?
Moi : Toi, tu passes par là et moi de se coter. T'as ton arbalète ?
Il acquiesce et on se sépare. Je vais à mon poste, il y en deux sur leurs chevaux et un l'autre ramasse ce qui me semble être un lapin. Mick me fait signe qu'il est prêt, et on sort de notre cachette à trois.
Moi : NE BOUGEZ PLUS !!!!
Les bandits surpris, relèvent la tête et nous regardent. Les deux qui sont sur leurs chevaux lèvent les mains tandis que l'autre celui qui me tourne le dos ne bouge pas.
Moi : lève-toi ! Lentement.
Celui-ci se relève, pendant un court instant, je ne discerne plus ses mains.
Moi : Mets tes mains en évidence !
Il lève ses mains lentement et avant que j'ai le temps de réagir, une flèche me transperce la main. Je tombe sur le sol et ils en profitent pour se sauver. Mick courts me rejoindre.
Moi : Dépêche-toi ! Il ne faut pas qu'ils s'échappent !!
On saute sur nos montures, resté un peu à l'écart et les lance au galop. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour les repérer. Ma main continue de saigner abondamment, malgré la flèche qui est restée au travers... Mais je n'y prête pas attention, il faut que je les rattrape, et ce, avant qu'il ne tourne dans ce fichu virage. Je redouble d'efforts pour les rattraper, mais une fois le virage passé. Ils ont disparu !
Moi : p****n ! m***e !! Fait chier !!!
Mick : On y était presque !
Mick se rapproche et regard ma main. Il l'examine dans les deux les sens. Puis, il casse la flèche en deux et la retire d'un seul coup. La douleur est fulgurante et j'en grimasse, étouffant un crie de douleur. Il aurait pu me tuer. Qu'est-ce qu'il l'a retenue ?
Mick : Tu devrais soigner ça, avant d'attraper une infection.
J'opine de la tête et fais demi-tour. Ses maudits bandits !! Je finirais bien par les attraper. J'enroule ma main dans un mouchoir et retourne sur mes pas…