IX La situation de Paul Arsène à l’égard de Marthe était des plus étranges. Soit qu’il n’eût jamais osé lui exprimer son amour, soit qu’elle n’eût pas voulu le comprendre, ils en étaient restés, comme au premier jour, dans les termes d’une amitié fraternelle. Marthe ignorait le dévouement de ce jeune homme ; elle ne savait pas à quelles espérances il avait dû renoncer pour s’attacher à son sort. Il ne lui avait pas caché qu’il eût étudié la peinture ; mais il ne lui avait pas dit de quelles admirables facultés la nature l’avait doué à cet égard ; et d’ailleurs il attribuait son renoncement à la nécessité de faire venir ses sœurs et de les soutenir. Marthe ne possédait rien, et n’avait rien voulu emporter de chez M. Poisson. Elle comptait travailler, et les avances qu’elle acceptait, elle