Chapitre Vingt-Quatre Une fois l'armée d'Hannibal en marche, il lui fallut près de deux jours pour dépasser un point donné. Ils n'auraient plus d'énormes camps comme celui sur le Rhône. Après le coucher du soleil, ils s'arrêtaient là où ils se trouvaient, faisaient du feu pour cuisiner et se reposaient pour la nuit. Le lendemain, avant l'aube, la colonne se levait telle un serpent d'une quinzaine de kilomètres de long, sortait des brumes de son sommeil et reprenait en rampant son chemin vers le nord est. Aucun fantassin ne savait où il allait. Chaque jour, une rumeur nouvelle se répandait le long de la colonne des marcheurs. “On rentre en Ibérie,” “On prend par le nord,” “On franchit des montagnes si hautes qu'elles touchent le ciel,” et ainsi de suite – car les soldats aiment les ragots