VIII Il était temps. Véturie venait d’entrer, chargée de toutes les viandes chaudes et froides qu’on peut préparer pour deux hommes seuls, et de toutes les primeurs que comporte la fin de mai. Quant au vin, je n’en ai jamais remis le soin à personne, et j’ose dire que, pour un Parisien, j’ai toujours été bien servi. Tout le monde sait que les Parisiens, grâce à l’octroi et à l’horrible industrie des empoisonneurs qui se disent marchands de vin, sont les gens les plus mal désaltérés de l’univers. Suivant le mot d’un connaisseur, il entre de tout dans leurs barriques, oui, de tout ! et même du jus de raisin. Eh bien, moi, Denisot aîné, Parisien de naissance et vocation, qu’on accuse de n’avoir jamais vu dans la campagne d’autres vignobles que ceux d’Argenteuil, j’ai trouvé le moyen de me